Emmanuel Macron est un «hipster». Ainsi le présente Le Point en préambule de son interview fleuve. Difficile à croire quand on remonte aux attributs historiques du spécimen masculin (à savoir barbe fournie, chemise à carreaux de bûcheron, vélo fixie et attrait pour les bières artisanales de micro-brasserie). Et si Emmanuel Macron s’est essayé à la barbe de trois jours, début 2016, alors qu’il était encore ministre de l’Économie, c’était pour «s’humaniser, « s’hipsteriser », montrer qu’il vit avec son temps et casser intelligemment son image d’ex-banquier d’affaires chez Rothschild», comme nous l’expliquait en 2016 Samir Hammal, enseignant à Sciences Po, co-créateur d’un cours sur la mode et la politique. Et cette stratégie de com’, qui prouvait qu’Emmanuel Macron «ne pensait pas à ça tous les matins en se rasant», n’a été que brève.

Une calvitie compensée par une barbe fournie ?

En revanche, la barbe, celle de plus d’une semaine, est bel et bien entrée au gouvernement. Son premier représentant en est d’ailleurs le premier ministre puisqu’Édouard Philippe arbore une pilosité du menton digne d’un Clint Eastwood version western spaghetti. Un bon moyen de montrer qui est le patron ? Pas selon Marie-France Auzépy, coauteure d’une Histoire du poil (Éd. Belin, 2011). «Il me semble que notre premier ministre a compensé sa calvitie déjà bien avancée par une barbe fournie. Cela me paraît plus sortir du registre « poil et virilité » que du registre « poil et pouvoir politique »», analyse l’historienne.

Le club des cinq (barbus)

L’alliance calvitie-barbe semble se confirmer également chez le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert. Au sein du gouvernement, on n’avait pas compté autant de barbus depuis Charles de Gaulle et la Ve République, comme l’expliquait LCI. Dans le club excluant les imberbes se trouve également Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement. Enfin, si barbe rime avec boule à zéro, elle rime aussi avec trentenaire. Mounir Mahjoubi (33 ans), secrétaire d’État chargé du Numérique et Sébastien Lecornu (31 ans), secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot, font aussi partie de la bande. La barbe, un truc de jeune ?

Cheveux blancs et rasage au poil

Si La République en marche penche donc du côté de la pilosité fournie, chez Les Républicains, il semblerait que ce soient les colorations qui aient la côte. Dans un article du Monde, on apprend notamment que Laurent Wauquiez «avant d’arborer une chevelure grise naturelle, se teignait en poivre et sel pour apparaître plus expérimenté que certains jeunes loups sarkozystes». La tendance blande, nouvelle marotte de la droite ? Quant au bouc de Manuel Valls (digne de celui de Jean-Luc Mélenchon époque PS), cette extravagance velue – repérée lors de son passage à la matinale de France Inter du mardi 29 août – n’est-elle pas le signe de la libération du poil chez les politiques ? Dans quelques mois, celui qui osera l’antique collier de barbe de Robert Hue ravira peut-être le cœur des hipsters… à tendance rétro-coco. »

SOURCE http://madame.lefigaro.fr/beaute/edouard-philippe-christophe-castaner-mounir-mahjoubi-la-barbe-entre-au-gouvernement-010917-133778